Le monde autour de moi est sombre.
Je n'y vois rien.
J'avance dans un labyrinthe d'actions, de pensées que j'initie ou qui débutent d'elles-mêmes, douées d'une vie propre. Dans ce tunnel, j'entends parfois des voix qui m'appellent : je suis là ! Viens me chercher ! Dessine-moi ! Quelle idée pour une nouvelle ! Tu devrais l'écrire !
Comme ce serait drôle un personnage qui écrit sur un personnage qui écrit sur personnage qui écrit...
La paroi reste lisse, aucune aspérité, aucun visage n'apparaît. Alors je m'éloigne et prends un autre boyau. La lumière flotte très très loin, comme fondue, non pas fondue, comme imprimée là. Sans existence.
Elle n'est ni attirante, ni chaude.
C'est une sortie, c'est tout.
Est-ce tout ce que je souhaite, une échapatoire ?
Sortir, simplement pour sortir, est-ce une vérité ?
Alors je tourne le dos et reprends le chemin en sens inverse. Lorsqu'on est perdu il faut revenir au point de départ. Le mien c'est cette page blanche. Tout a débuté ici.
Est-ce qu'une page peut-être un gouffre ?
Bien sûr !
Alors je me pose cette question : suis-je prête à remplir ce gouffre ? A y sauter sans savoir ce qui m'attend, ce que je vais y trouver, sans arrière-pensées ?
Ta folie n'existe qu'ici. Ta volonté peut faire germer les murs mais seule la pureté de tes motivations pourra me donner vie.
Ne calcule pas. Ne surjoue pas.
Et de ton trou noir surgira ma vérité.
Ici le point de non-retour est atteint. Tout ce que tu écriras ne sera pas retenu contre toi.
Maintenant, regarde autour de moi !
Les chemins sont nombreux. N'aie peur d'aucun d'eux. Explore-les tous car chacun porte en lui une clé pour atteindre... non pas la sortie, mais le bonheur de chercher la porte dans laquelle elle va tourner.
Tu n'es pas perdue, tu es apeurée car ta volonté ne suffit plus. La routine doit s'installer.
Assieds-toi là où tu es arrivée. Allume la lumière.
Maintenant, aide-moi à construire un monde.
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