Le voyageur devant moi trébucha et le contenu de sa valise
tomba sur le sol… me réveillant en sursaut. Encore une fois. Marre ! Marre
de ces rêves « low cost », squattés par d’autres et où je n’arrivais
jamais à quitter le quai. Au risque de me faire coincer par la B.R.R. (Brigade
des Rêveurs Resquilleurs), hier soir je me suis décidée. Et je suis là
aujourd’hui devant « Rêves en illimité ».
La boutique a une allure de maison fantôme. Je suis sûre que
c’est un faux bon tuyau. Ça se saurait, si on pouvait rêver de nouveau dans
cette ville sombre et tentaculaire où tous on file droit. Le monde a changé.
Les hommes l’ont changé. Ils ont banni les rêves, trop occupés à gagner de
l’argent, à penser à demain. Maintenant pour rêver, il faut payer. Alors,
depuis quelque temps je cours après l’imaginaire récupéré, détourné. Le rêve
fait main, sans ajout de colorants, ni de conservateur. Le naturel.
Je
rentre ou pas ?