mercredi 27 février 2013

Pourquoi je m'énerve

"Qu'est-ce que je foutais là ?" me demandais-je, dans ce précédent post.

J'aurais dû me répondre "tu travailles !".

L'art de travailler en entreprise réclame de faire des concessions. C'est un peu comme à l'armée lorsqu'il faut apprendre la discipline, celle d'obéir parfois aveuglément, et de mettre en œuvre ce que l'on vous ordonne. Il y en a qui sont mieux câblés que d'autres pour réussir, ceux qui ont lu "L'art de la guerre" de Sun-Tzu, par exemple. Moi, j'avoue j'ai du mal.

Il faut savoir dealer avec l'autorité, montrer juste ce qu'il faut de rébellion intérieure, éviter le jusqu'au boutisme qui vous pousse à vivre les choses à 200%. Par certains côtés, ce type de caractère : rebelle, passionné, hypersensible peut apporter tout cela dans un monde bien souvent trop cadré.

Pourquoi cela me tenait-il tant à cœur ?

L'égo peut-être, de mauvaises réminiscences sûrement, le manque de recul aussi, la fatigue et j'en passe.

L'écriture est un cheminement intérieur. Ceux qui la pratiquent, mettent dans leurs écrits une partie d'eux-mêmes. Sinon, on n’aurait pas tant de mal à lire ces cahiers que l'on cache au fond d'un tiroir. On s'y découvre plus sûrement qu'en thérapie : passionné, léger, excessif, opportuniste, égoïste, ouvert, belliqueux, aimable.

Excessive oui, sûrement !

Ecrire aide à canaliser l'énergie positive ou négative. En emprisonnant les mots sur le papier, on se débarrasse du ressenti. On devient alors capable d'appréhender le problème et d'y apporter une solution.

Pourtant ce post prouve que l'excès même s'il dérange ne laisse jamais indifférent.

Qu'ai-je appris ?
- la fadeur rassure ;
- la vie est courte alors arrêtons de nous chercher des excuses pour ne pas vivre nos rêves ;
- je veux être une femme heureuse (merci à William Scheller pour cette magnifique chanson !) ;
- je suis excessive, introvertie, hyper sensible, avec un égo trop développé, alors autant m'en servir pour écrire ;
- j'ai déjà une excellente base pour devenir une artiste : le tempérament.

Le conseil à deux euros
Lorsque quelque chose vous travaille, jetez tout en vrac sur une feuille. Relisez-la deux jours plus tard. Vous y verrez plus clair.

lundi 25 février 2013

Comment je travaille un texte ?

Photo de Doisneau - j'ai découvert cette photo lorsque le formateur nous l'a proposée pour le thème

Au dernier cours, le formateur nous a demandé de travailler sur cette photo, mais en deux temps :

- Premier temps : décrire les personnages de la photo avec une focalisation extérieure : quelqu'un les regarde. Il les connaît ou pas, il extrapole, imagine leur vie en appuyant sur le portrait d'une jeune femme en particulier. Premier temps d'écriture : 1h30

- Deuxième temps : se mettre dans la tête de la jeune femme (monologue). J'aime pas trop le monologue, difficile d'exprimer des sentiments sans la narration. Allez faire comprendre que l'eau coule sur un visage et qu'elle est froide l'eau. Deuxième temps : 1h

Je vous livre la version bêta, celle que notre formateur appelle : la version de l'auteur. Le premier jet où l'on écrit au kilomètre où l'on écrit pour soî, pas encore forcément pour un lecteur. J'ai commencé à faire quelques modifications (je n'ai pas pu m'en empêcher en remettant au propre) mais à quelques retouches, c'est ce texte qui est sorti de ces 2h30 de travail.

Voici les retours du groupe après ma lecture :

Le plus du texte :
- acuité dans l'observation des jeunes femmes
A travailler :
- le thème fort : le fait qu'il ne puisse exprimer ses sentiments et qu'il puisse devenir dangereux pour elle
Les questions auxquelles je dois répondre :
- depuis quand est-il amoureux d'elle ?
- depuis quand a-t-il ouvert sa boutique ?
- comment se comporte t-elle avec lui  ?
- revoir les proportions du texte pour insérer la narration.

Je n'ai pas terminé il me reste à écrire la fin et surtout à réécrire en tenant compte des commentaires de mes petits camarades.

Je l'ai intitulé ce texte : LA COIFFEUSE ET LE LIBRAIRE

Vous pouvez aussi me faire vos retours car les ressentis sur les personnages différent d'une personne à l'autre.

Je vous livrerai une seconde version une fois retravaillée et ainsi de suite jusqu'à ce que j'arrive à une version finalisée.



 

vendredi 22 février 2013

Le blues de la chargée de com'

Mais qu'est-ce que je fous là ?

Pourtant, j'expérimente la pensée positive. Ça consiste à lancer des injonctions à l'univers (positives forcément) afin de voir se concrétiser ce que l'on souhaite. Lecture plébiscitée par mes sœurs en qui j'ai toute confiance.

J'ai demandé des choses très simples : trouver ma voie, que mon manager soit de bonne humeur, mes collègues aussi, que mes filles passent une bonne journée. Côté collègues plutôt pas mal, mes filles se sont éclatées entre spectacle de flamenco pour la grande et bonne note pour la plus petite.

Et moi, ben ! Je me suis demandée ce que je foutais là ?

Imaginez que votre rêve se soit d'écrire, vous ne savez pas quoi, mais vous voulez écrire. Pour le réaliser ce rêve d'écriture vous êtes prête à tout : suivre les passages obligés genre un master com' pendant 15 mois, puis changer de boulot pour devenir chargée de com', tomber sur la mauvaise personne et échouer, prendre un congé parental, revenir et faire le même boulot, bosser comme une dingue, suivre des ateliers littéraires, surmonter les réticences, le manque de confiance, tout créer et réussir, se faire une place.

Pour arriver trois ans et demi plus tard, à ce qu’un texte sur lequel j’ai passé deux jours soit complètement réécrit. Pire encore, les corrections demandées sur une brève ne sont pas prises en compte et pour finir reprendre l'ancienne version.

Si ça vous arrivait, vous ne vous demanderiez pas ce que vous foutez là ?

Si l'écriture c'est si simple à quoi bon payer une chargée de com' ? Si l’écriture c’est si simple comment se fait-il que je n’arrive pas à rédiger une simple brève ? Un article ? Moi qui me rends à des ateliers d’écriture depuis trois ans. Ça préfigure mal de la suite et de mon rêve de romancière.

Mais j'ai compris des trucs aujourd'hui :

1) j’ai dû foirer les injonctions positives
2) je cherche encore ma place
3) faut pas trop en demander à l'univers, il a déjà beaucoup de boulot
4) l'écriture c'est facile surtout pour ceux qui ne comprennent pas à quel point c'est un travail
5) je devrais réfléchir à abandonner, je n'ai peut-être aucun talent
6) je devrais me persuader de continuer, ce n’est pas le talent qui compte, écrire c'est du travail, du travail, du travail… j’espère, sinon je suis mal !
7) un déjeuner en compagnie de collègues sympas ça peut aider à faire passer la mauvaise pilule de la journée
8) lorsqu'on vous marche sur la tête au travail ce n'est pas personnel, c'est juste du business
9) mes sœurs elles m'auraient pas refilé un tuyau crevé, je blague sisters ! Je vous aime !

Je vais m’envoyer six douzaines de roses rouges en pensée, le livre dit qu’on voit les résultats tout de suite.  

Bon sinon, le verre de vin ça fonctionne bien aussi !

jeudi 21 février 2013

L'homme et son côté sombre, tout un poème

Je suis inscrite à un groupe où les membres écrivent sur des thèmes proposés. Beaucoup d'entre eux publient de très jolis poèmes.

Celui-ci a tout de suite parlé à mes sens, tant les images sont fortes. Alors après accord de la poétesse je vous le livre. Elle s'appelle Patricia Guenot et en a écrit bien d'autres, pour ceux qui sont fans du genre, rendez-vous sur son blogue  : http://patriciaguenot.blogspot.fr/
Sur son blogue j'ai aussi lu "Plaisirs sylvestres" et "Sagesse sylvestre". Dans le premier, la scène est érotique mais j'ai retenu seulement la sensualité qui s'en dégageait, sans vulgarité. Le second m'a interpellée car j'aime marcher et ce sont des sensations que l'on ressent : la liberté, l'apaisement, la solitude, le calme...


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L'homme descend du mal
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Perché sur un canon, l'homme descend du mal,
La mâchoire aiguisée, les yeux en mitraillette,
Brûlant de déverser sur toute la planète
Des torrents véhéments de son poison létal.

Il gouverne en tyran sur le monde animal,
Disloque le décor autant qu'une tempête,
Se compare au Seigneur avec sa grosse tête,
Que, pour combattre, il vêt d'un casque de métal.

Avide de pouvoir, jamais il ne s'arrête
De semer la terreur, de la mer aux comètes,
Afin de s'établir en maître sans égal.

Mû par son ambition, le bipède s'apprête
À ciseler sa loi en lettres de cristal,
Pour que sa volonté s'établisse en fanal.
Patricia Guenot
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samedi 2 février 2013

C'est beau une ville la nuit


Aujourd'hui, jour de massage. Celui-ci culmine par une séance de reiki. J'ai toujours l'impression de me débarrasser de l'encombrant, de l'inutile à ce moment-là. Une sensation d’habiter dans mon corps, de n'être que de l'énergie.

Ça brille une ville la nuit !

J’ai pris cette photo il y a trois jours lors d’une marche, pourquoi l’ai-je associée à ce massage ?
 
N’est-ce pas ce que nous sommes ? Une ville. Une ville constituée de centaines de recoins, de routes à sens unique, de voies sans-issue, de ronds-points éclairés par des centaines de minuscules lueurs. Quelquefois, une lumière plus vive que les autres vient éclairer tous nos compartiments obscurs et murmure : tu es là.

Je viens de me rendre compte que je n'étais plus dans l'axe, parce que j'ai retrouvé cet axe.

Après plusieurs semaines loin de moi, je viens de revenir dans mes chaussures.